Entre terre et CIEL
Galerie du Collège d’Alma
EXPOSITION 23 FÉVRIER AU 29 MARS 2023
Micro-résidence 20 au 23 février 2023
Le Club de prospection figurée, fondé par les artistes en arts visuels Magali Baribeau-Marchand et Mariane Tremblay, poursuit son projet de recherche-création immersif Entre terre et ciel avec sa deuxième et dernière phase CIEL. Composée d’explorations libres sur le thème, l’exposition rassemble des fragments d’archives personnelles, des trouvailles d’art populaire, la poésie découlant de principes scientifiques et l’acte d’« encielement » d’objets. À travers ciels et sols anonymes, affectifs, universels, éphémères ou permanents, les artistes prennent le public à parti dans la construction et l’observation de détails de micro et de macro paysages. Porter attention à ces regards levés vers le ciel ou tournés vers la terre est la posture de l’entre-deux qu’elles ont maintenue à travers ce corpus d’œuvres composé avec soin.























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TEXTE D’ACCOMPAGNEMENT EN SALLE
Avec cette phase de recherche autour du ciel, les artistes du Club de prospection figurée ont ouvert le cadre de leur réflexion à des explorations libres basées sur l’idée que le ciel relie les êtres, puisque ultimement, nous observons tous ce même ciel indépendamment de notre position géographique. Le corpus ici présenté rassemble des fragments d’archives personnelles, des trouvailles d’art populaire réinterprétées et différents gisements d’objets significatifs, réunis par une poésie découlant de principes scientifiques et d’actes d’« encielement ».
L’utilisation de la table vibrante motorisée (utilisée pour tester les sols en égard des secousses géologiques) est utilisée dans en ingénierie afin de démontrer que l’argile, selon sa composition morphologique, se comporte comme un jeu de cartes lorsque soumise à une pression (poids) et des chocs (vibrations de la Terre) : elle s’effondre et glisse, en se défaisant en strates. Cette puissante image a amené les artistes à créer, de manière très spontanée, un jeu de cartes constitué d’échantillons de paysages affectifs voué à être érigé en château. Une expérience faisant interagir leurs gestes, les cartes et la table vibrante a permis d’animer ces paysages et leur portée figurée. D’ailleurs, les différentes déclinaisons de cette expérience incarnent pour le Club une métaphore de l’effondrement et de la fragilité, à travers la tentative d’ériger et de préserver l’équilibre malgré et avec le temps et l’espace qui nous traversent. L’image est inclusive de la chute, de l’effort, de la persévérance, mais aussi de la patience et du jeu.
Les deux socles de faux granite ont été les premières trouvailles de cette deuxième manifestation du Club et constituent des points d’origine, des assises de sa démarche. Les socles sont « encielés » de nuages, ce qui semble les élever à un nouveau statut, une nouvelle prestance ; une certaine autonomie d’existence les délivrant de la fonction de porter. Ainsi, ils sont plutôt portés par des strates d’objets, des « chutes » issues du processus, comme autant de fragments qui pourraient être porteurs de nouvelles recherches. Ce diptyque dialogue d’ailleurs avec l’œuvre Le socle du monde, hommage à Galilée de l’artiste italien Piero Manzoni, figure importante de Arte povera et de l’art conceptuel. Celle-ci se présente sous la forme d’un cube en acier retourné à l’envers sur le sol comme s’il supportait le globe terrestre.
Les artistes sont attirées par ce qui se cache non seulement derrière les choses, mais aussi sous les choses, devant elles et à travers elles. C’est pourquoi des méthodes d’empilements et de superpositions des images orientent les mises en espace, comme une stratégie de transmission d’une façon de percevoir qui, en voilant, permet de dévoiler. Il s’agit d’un regard qui s’immisce dans la matière et qui se laisse influencer par elle. Porter attention à ces regards levés vers le ciel ou tournés vers la terre est la posture de l’entre-deux que Magali Baribeau-Marchand et Mariane Tremblay ont maintenue à travers ce corpus d’œuvres composé avec soin. À travers ciels et sols anonymes, affectifs, universels, éphémères ou permanents, le Club prend le public à parti dans la construction et l’observation de détails de micro et de macro paysages. Rappelons-nous que la perception de la couleur bleue du ciel dépend toujours de l’observateur.
Ce projet a été rendu possible grâce au Conseil des arts et des lettres du Québec et à la MRC du Fjord-du Saguenay dans le cadre de l’Entente de partenariat territorial en lien avec la collectivité du Saguenay–Lac Saint-Jean, ainsi qu’à la collaboration du Centre SAGAMIE (Alma) et du Centre de production en art actuel TOUTTOUT (Saguenay). Les artistes tiennent à remercier le Collège d’Alma et les membres invités pour CIEL : Alexis Bélanger, Gabriel Fortin, Didier Octeau et David Noël.